Thionville
Het Theaterfestival/ Kaaitheater
Bruxelles
Bruxelles
Nantes
MASS #2 est un paysage poétique en mouvement. Une masse grise comme le graphite adopte le doux mouvement de l’eau. La matière semble légère et lourde à la fois. Comme lorsque des plaques tectoniques glissent l’une sur l’autre, des montagnes et des vallées apparaissent sous les yeux du spectateur pour disparaître instantanément. Un paysage vivant, de la géologie dans un accéléré.
MASS #2 est un paysage poétique en mouvement. Une masse grise comme le graphite adopte le doux mouvement de l’eau. La matière semble légère et lourde à la fois. Comme lorsque des plaques tectoniques glissent l’une sur l’autre, des montagnes et des vallées apparaissent sous les yeux du spectateur pour disparaître instantanément. Un paysage vivant, de la géologie dans un accéléré.
Comme dans MASS #1, on pourrait être ici en présence de la condition à l’origine des temps, mais sans créateur divin à proximité. Cette matière se meut de façon autonome, détermine sa propre énergie. Nous sommes les témoins des processus géologiques et physiques au sein desquels des changements organiques et ininterrompus se produisent par hasard. Ceci pourrait bien incarner la fin, un paysage qui poursuit sa propre route sans présence humaine. La fin de l’homme n’est pas synonyme de fin du monde.
MASS #2 était un élément de Conversations (at the end of the world). Le paysage gris y forme l’environnement où les acteurs se trouvent. Cet environnement est si déterminant qu’on peut lui donner le titre de personnage principal. C’est une entité qui n’accepte aucun égal. Le mouvement du paysage commande le rythme et représente la catastrophe à venir. Les personnes qui se trouvent dans le paysage n’ont pas d’autre choix que d’en tenir compte pour finalement y disparaître. Une beauté solitaire reste sur place avec de nouvelles règles, au-delà de l’humain. Le temps et la langue ne sont plus. MASS II est le passage perpétuel de l’existence à la disparition puis de nouveau à l’existence, une métamorphose éternelle et imprévisible du chaos en ordre.
Au cours de l’histoire, l’homme a toujours eu une influence sur son environnement. Avec un décalage, ce paysage soumis au changement a à son tour une influence sur l’homme, lequel doit s’adapter par la force des choses en ayant parfois pitié de lui-même. Nous construisons un barrage, nous construisons des villes sur ce sol nouvellement créé, puis après un certain temps le barrage se met à bouger, et nous coulons, incrédules. Si un « scénario » devait déjà être décelable dans l’histoire humaine, ce serait peut-être celui d’un paysage en cours de métamorphose. Les « points de basculement » du réchauffement climatique ne sont pas directement perceptibles. Mais les conséquences insurmontables d’une ère géologique à laquelle nous devrions logiquement donner notre nom vont influencer toute l’humanité. Dans l’anthropocène, la nature se révèle comme une catastrophe, écrit le philosophe Timothy Morton. Les conséquences de l’anthropocène ne sont pas encore prévisibles, mais nous devrons nous adapter quoi qu’il arrive. Incrédules, nous devrons subir les contrecoups du désastre écologique que nous avons nous-mêmes provoqué.
Concept: Kris Verdonck
Dramaturgie: Kristof van Baarle
Coordination technique : Jan Van Gijsel
Construction: Koen Roggen
Coproduction: Nuit Blanche
Avec le soutien de: les Autorités flamandes, la Commission de la communauté flamande